Le bosquet des nymphes et des kamis (in progress, 2025)

Le Bosquet des nymphes et des kamis rassemble une série de collages de grandes dimensions (120 cm par 80) composés de gravures (eau forte, aquatinte, sérigravure) imprimées sur papier hanji.

Je suis entré dans le bosquet au sortir d’une longue période marquée par la découverte que les œuvres que l’on rassemble sous le chef de nature morte ne sont ni nature ni mortes (je reprends le titre d’un livre de Wajcman). Elles explosent de gourmandise, non des choses qu’elles sont censées représenter mais de leur représentation même. Ce qu’elles présentent, portées par la composition et la virtuosité de leur réalisation, c’est le plaisir pris à la figuration. Ce plaisir, c’est celui que j’ai ressenti dans l’entreprise d’appropriation qui sous-tend ma série Les Silencieuses : mon plaisir de graveur. Étrange dénouement : au décours d’un travail tout entier tourné vers la représentation des choses, je me retrouve face à mon propre désir. Et comme le constate Wajcman, « pour savoir comment tu jouis [avec les images, mais pas que ?], il faut regarder ta peinture qui représente comment tu te représentes les objets ».

C’est l’enjeu de cette série.